mercredi 10 février 2016

La découverte - Première partie



Je suis un battant.
Pas du genre à se laisser enfoncer dans le blues ou du moins jamais très longtemps. Alors quand en octobre 2014 j’ai touché le fond et que je ne parvenais pas à en sortir, j’ai décidé de prendre les choses en main.
Au chômage depuis 2010, en galère pour retrouver une place ou même une formation digne de ce nom, il y a un tri qui se fait dans les dépenses. La première d’entre elle a été la mutuelle. Sur les huit dernières années, je n’ai jamais vu un médecin, ne tombant jamais malade ou en chopant juste une crève au passage de l’hiver. N’étant pas adepte des médocs, je n’allais jamais chez le médecin. La cotisation pour la mutuelle me permettait de survivre un peu mieux avec les 500€ que je touche par mois en allocation. On en est là.

Mais bon, là, ça commençait à urger. J’ai déposé une demande de CMU-C qui a été accordée et je me suis donc rendu chez un médecin pour confirmer ou infirmer une dépression. Le net, c’est fabuleux. Vous trouvez de tout y compris les symptômes de la dépression. Je répondais à au moins trois critères sur la douzaine énoncée à propos de la dépression et il était recommandé d’aller voir le médecin. Chose que j’aurai faite de toute manière. Comme je le dis, le net, c’est bien mais il ne faut jamais jouer au médecin tout seul.

Me voilà donc chez le doc pour parler de mes petits malheurs, chose qui n’arrive jamais. Fatigue même après une nuit de 10h (chose qui n’arrive jamais), tristesse permanente, abattement perpétuel (chose qui n’arrive jamais)… bref, est-ce une dépression, doc ?

Non, je ne pense pas que ce soit une dépression…
Elle me propose alors un bilan sanguin que je passe le mardi matin suivant. Le mardi après midi, je suis en vadrouille et le lendemain, j’ai de nouveau rendez-vous avec mon médecin. Par conséquent, je ne me pose pas plus de question. La semaine précédente, une tante m’avait appelé sans que je ne réponde et avait laissé un message sur le répondeur. Mais comme je l’ai rappelé sans même consulter le message, la petite icône indiquant que j’avais un message en attente est restée. Et là aussi, je ne me suis pas posé plus de questions. Ça a l’air idiot comme détail mais il a son importance.
Le mercredi matin je vais à l’hôpital pour récupérer les résultats et direction le médecin. Dans la salle d’attente, j’ouvre la lettre. Faisant de l’acide urique étant jeune, je constate que les taux sont normaux. En réalité, tout est normal, tout est dans la fourchette. Un surhomme quoi ! Sauf en ce qui concerne le glucose. 4.36 g/L !

En voyant le chiffre, j’ai tout de suite compris. Il y a du diabète dans la famille. Mais au lieu de paniquer, je me suis senti tout de suite apaisé. Ne sachant pas pourquoi j’étais aussi mal, désormais, je savais. Me restait à découvrir ce que je devais faire.

En entrant dans le cabinet, mon médecin me demande si j’ai eu son message. Mon portable n’ayant pas sonné ni le jour-même ni la veille, je réponds que je n’ai rien eu. C’est là que je me dis qu’elle devait avoir mon numéro internet et pas de portable. Je n’ai pas su que j’avais un autre message que celui de ma tante et je n’étais pas allé voir ma boîte mail surchargée de message publicitaire ou te sollicitations diverses d’entreprises en manque de pigeons à plumer.
Il s’est avéré que la veille, vers 14h, ma doctoresse avait essayé de m’appeler suite aux nouvelles laissées par le service de prélèvement biologique de l’hôpital d’Estaing. Pour eux, je devais être admis en urgence car je risquais le coma diabétique. Vu le taux de glucose dans les veines, rien d’étonnant.

Je devais donc entrer en urgence au C.H.U. et ce dès que je passais la porte, à 11h du matin. Seulement le soir même, j’avais rendez-vous et je ne voulais pas le décaler. Le médecin m’explique plus précisément ce qu’est le diabète et reconnait ne pas être experte en la matière. C’est là que j’ai appris que l’un des symptômes du diabète est de boire une quantité non raisonnable de d’eau. Et c’est vrai que je tombais une carafe de flotte à chaque repas sans compter le thé que je buvais à longueur de journée.
Cela à pour conséquence de passer son temps sur les chiottes et de se déshydrater.
En réfléchissant bien, je me suis rendu compte que je buvais comme cela depuis au moins 2010. Octobre 2010 pour être plus précis. Quelques jours après avoir perdu mon boulot de gérant-employé dans un vidéo-club. Boire cette eau devient maladif. Il suffit d’avoir ou de voir de l’eau devant pour tomber dedans. C’est comme une drogue. Impossible de se réfréner. Il fallait ne pas y penser pour éviter de vider les bouteilles.

Pour moi, cela faisait donc au moins quatre ans que j’étais diabétique. Un diabète très lent à se manifester car à part boire comme un trou, je n’avais aucun autre symptôme. Et si je n’ai jamais eu de perte de connaissance en quatre ans, mon entrée aux urgences pouvait attendre encore quelques heures.
Je repartais donc en faisant la promesse de me rendre aux urgences une fois mon rendez-vous passé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire