Je suis un battant.
Pas du genre à se laisser enfoncer dans
le blues ou du moins jamais très longtemps. Alors quand en octobre 2014 j’ai
touché le fond et que je ne parvenais pas à en sortir, j’ai décidé de prendre
les choses en main.
Au chômage depuis 2010, en galère pour retrouver une place
ou même une formation digne de ce nom, il y a un tri qui se fait dans les
dépenses. La première d’entre elle a été la mutuelle. Sur les huit dernières
années, je n’ai jamais vu un médecin, ne tombant jamais malade ou en chopant
juste une crève au passage de l’hiver. N’étant pas adepte des médocs, je n’allais
jamais chez le médecin. La cotisation pour la mutuelle me permettait de
survivre un peu mieux avec les 500€ que je touche par mois en allocation. On en
est là.
Mais bon, là, ça commençait à urger. J’ai déposé une demande
de CMU-C qui a été accordée et je me suis donc rendu chez un médecin pour
confirmer ou infirmer une dépression. Le net, c’est fabuleux. Vous trouvez de
tout y compris les symptômes de la dépression. Je répondais à au moins trois
critères sur la douzaine énoncée à propos de la dépression et il était
recommandé d’aller voir le médecin. Chose que j’aurai faite de toute manière.
Comme je le dis, le net, c’est bien mais il ne faut jamais jouer au médecin
tout seul.
Me voilà donc chez le doc pour parler de mes petits malheurs,
chose qui n’arrive jamais. Fatigue même après une nuit de 10h (chose qui n’arrive
jamais), tristesse permanente, abattement perpétuel (chose qui n’arrive jamais)…
bref, est-ce une dépression, doc ?
Non, je ne pense pas
que ce soit une dépression…
Elle me propose alors un bilan sanguin que je passe le mardi
matin suivant. Le mardi après midi, je suis en vadrouille et le lendemain, j’ai
de nouveau rendez-vous avec mon médecin. Par conséquent, je ne me pose pas plus
de question. La semaine précédente, une tante m’avait appelé sans que je ne
réponde et avait laissé un message sur le répondeur. Mais comme je l’ai rappelé
sans même consulter le message, la petite icône indiquant que j’avais un
message en attente est restée. Et là aussi, je ne me suis pas posé plus de
questions. Ça a l’air idiot comme détail mais il a son importance.
Le mercredi matin je vais à l’hôpital pour récupérer les
résultats et direction le médecin. Dans la salle d’attente, j’ouvre la lettre.
Faisant de l’acide urique étant jeune, je constate que les taux sont normaux.
En réalité, tout est normal, tout est dans la fourchette. Un surhomme quoi !
Sauf en ce qui concerne le glucose. 4.36 g/L !
En voyant le chiffre, j’ai tout de suite compris. Il y a du
diabète dans la famille. Mais au lieu de paniquer, je me suis senti tout de
suite apaisé. Ne sachant pas pourquoi j’étais aussi mal, désormais, je savais.
Me restait à découvrir ce que je devais faire.
En entrant dans le cabinet, mon médecin me demande si j’ai
eu son message. Mon portable n’ayant pas sonné ni le jour-même ni la veille, je
réponds que je n’ai rien eu. C’est là que je me dis qu’elle devait avoir mon numéro
internet et pas de portable. Je n’ai pas su que j’avais un autre message que
celui de ma tante et je n’étais pas allé voir ma boîte mail surchargée de
message publicitaire ou te sollicitations diverses d’entreprises en manque de
pigeons à plumer.
Il s’est avéré que la veille, vers 14h, ma doctoresse avait
essayé de m’appeler suite aux nouvelles laissées par le service de prélèvement
biologique de l’hôpital d’Estaing. Pour eux, je devais être admis en urgence
car je risquais le coma diabétique. Vu le taux de glucose dans les veines, rien
d’étonnant.
Je devais donc entrer en urgence au C.H.U. et ce dès que je
passais la porte, à 11h du matin. Seulement le soir même, j’avais rendez-vous
et je ne voulais pas le décaler. Le médecin m’explique plus précisément ce qu’est
le diabète et reconnait ne pas être experte en la matière. C’est là que j’ai
appris que l’un des symptômes du diabète est de boire une quantité non
raisonnable de d’eau. Et c’est vrai que je tombais une carafe de flotte à
chaque repas sans compter le thé que je buvais à longueur de journée.
Cela à pour conséquence de passer son temps sur les chiottes
et de se déshydrater.
En réfléchissant bien, je me suis rendu compte que je buvais
comme cela depuis au moins 2010. Octobre 2010 pour être plus précis. Quelques
jours après avoir perdu mon boulot de gérant-employé dans un vidéo-club. Boire
cette eau devient maladif. Il suffit d’avoir ou de voir de l’eau devant pour
tomber dedans. C’est comme une drogue. Impossible de se réfréner. Il fallait ne
pas y penser pour éviter de vider les bouteilles.
Pour moi, cela faisait donc au moins quatre ans que j’étais
diabétique. Un diabète très lent à se manifester car à part boire comme un
trou, je n’avais aucun autre symptôme. Et si je n’ai jamais eu de perte de
connaissance en quatre ans, mon entrée aux urgences pouvait attendre encore
quelques heures.
Je repartais donc en faisant la promesse de me rendre aux
urgences une fois mon rendez-vous passé.
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