C’est connu, le diabète fait un peu n’importe quoi parfois,
même si on lui met des barrières, il abat régulièrement la clôture pour voir ce
qui se passe chez le voisin tel un enfant turbulent difficile à discipliner et
à comprendre parfois.
Il arrive donc des choses incompréhensibles comme une heure
de marche qui ne vous fait rien alors qu’une demi-heure dans un grand magasin
va vous mettre en hypo.
Et il m’est arrivé un de ces épisodes loufoques qui prête à
rire quand j’y repense. Depuis que mon diabète est déclaré, j’ai développé une
hyper-sensibilité. J’étais déjà sensible à tout ce qui m’entourait mais
désormais, ça prend des proportions énormes, aussi bien dans les meilleurs cas que
dans les mauvais.
Je ne ressens plus les choses, je les vis… quand elles sont
bien faites.
C’est comme ça qu’en découvrant l’un des jeux les plus
attendus de l’année précédente, Metal
Gear Solid V, The Phantom Pain, j’ai découvert à quel point on pouvait se
prendre au jeu et être plongé en total immersion.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit d’un jeu vidéo
où il faut s’infiltrer dans des endroits pour sauver un type ou casser un truc,
repérer les méchants, les éliminer ou les passer sans se faire repérer en se
cachant où l’on peut. Tous les moyens sont bons pour provoquer une vraie suée
tellement c’est intense et immersif.
Et quand on est diabétique, il arrive que ce stress infligé,
cette concentration de tous les instants et ce côté jouissif que procure l’expérience
brûlent notre énergie plus vite qu’une marche d’une heure !
Résultat, alors que je vise avec mon fusil sniper pour
régler son compte à un méchant, j’ai la vue qui se trouble, le champ de vision
qui se rétrécit et les mains qui commencent à trembler alors que je me sens de
plus en plus mal…
Pause coca… ça laisse un petit répit à notre bad guy qui
mérite sa balle dans la tête…
On ne le dira jamais assez : la vie d’un diabétique est
tout de même difficile !