C’est quoi une hyperglycémie ?
On nous explique le principe lors de la première
hospitalisation mais ce genre de bête reste inconnu encore. Personnellement, je
ne redoutais pas les hypers. Je ne les redoute toujours pas d’ailleurs.
Il semblerait que j’étais en hyperglycémie depuis au moins 4
ans alors autant dire que je ne les ressens plus ! Sauf que depuis mon
traitement à l’insuline, il me semble pouvoir les sentir grâce à un très léger
mal de crâne et une sensation étrange sans pour autant être dérangeante ou me
rendre carrément malade. Ce n’est pas moi qui vais pouvoir vous expliquer les symptômes
réels.
Mais depuis quelques temps, j’ai noté la corrélation systématique
entre un repas chargé de glucides au dîner et l’insomnie la nuit qui suit. Et quand
je parle de « repas chargé », j’entends le repas qui me met ne
serait-ce à 1.70 trois heures après le premier coup de fourchette.
En fait, la nuit, ma glycémie a tendance à monter. Donc,
pour passer une nuit tranquille, il faut que je sois dans la stricte fourchette
établie, c'est-à-dire entre 1.4 et 1.6, voire en dessous. Alors que dans la
journée, si je suis un peu au dessus, cela ne me gênera pas et je ne ressentirai
rien de particulier.
Je considère l’hyperglycémie au-delà de 1.7. Ça, c’est parce
que je me suis calmé. Au début, avec mon esprit strict, j’étais en hyper à
1.61. Il m’a fallu du temps pour accepter que 1.69, ce n’était pas alarmant…
J’ai même constaté qu’une fois par semaine dans la matinée,
mes taux explosaient sans raison apparente.
C’est ça le diabète. Tout est parfait durant six jours et le
septième, ce sont des résultats anarchistes. Il ne faut pas s’alarmer pour
autant. Comme je l’ai déjà dit, beaucoup de choses peuvent faire varier ces
taux de glycémie, même des choses que nous n’imaginons pas.
Un jour, j’ai d’ailleurs pu tester la colère. Hyperglycémie
matin, midi et soir durant trois jours ! Difficile dans ce cas de devenir
plus sage. Je refuse de laisser quiconque me marcher sur les pieds sous prétexte
que ça va faire augmenter mes glycémies. Même si le dernier mauvais coup qui a
déclenché ma colère m’aura tenu dans des taux élevés pendant plus d’un mois !
C’est une certaine prise de risque. Car lorsqu’on est en
hyperglycémie, on applique le rattrapage : une dose d’insuline plus grande
pour revenir à des taux normaux. Le problème, c’est que lorsque la colère
retombe, les taux retombent aussi, naturellement. Conjugués à l’insuline, si
celle-ci agit encore, on risque des hypoglycémies et en ce qui me concerne, c’est
beaucoup moins drôle !
J’estime avoir de la chance de ne pas ressentir ces hypers.
Si mon diabète reste stable, comme il l’est depuis un an maintenant, il se peut
que je les ressente de plus en plus. Il faudra alors calibrer de nouveau mon
jeu d’équilibriste.
Je n’applique pas non plus un rattrapage systématique
lorsque mon lecteur affiche un résultat peu satisfaisant. La plupart du temps,
j’attends le repas suivant. D’ailleurs, très souvent, mes taux chutent
rapidement pour revenir à des taux plus « normaux ». Et si je suis
encore un peu au dessus, à ce moment-là, j’applique ce fameux rattrapage. Cela
m’évite de prendre plus d’insuline qu’il n’en faut et ainsi, j’évite les
hypoglycémies.
Par contre, un matin, largement trois heures après le repas,
je me suis retrouvé à 2.42 ! Je suis alors sorti faire une ballade d’une
heure pour retrouver un taux correcte. Cela ne m’est arrivé qu’une seule fois
en un an. L’exercice est l’autre solution pour garder des taux corrects. Pas
toujours évident à faire, surtout quand le temps est dégueulasse mais les
médecins préconisent minimum 30 minutes de marche par jour. Ça ne fait jamais
de mal.
Nous sommes donc en hyperglycémie au-delà d’un taux de 1.80.
Mais il existe l’hyperglycémie sévère ou alarmante. Quand on est au dessus de
2.5. Ça se traduit par un
excès d’acétone dans l’organisme et il est mis en évidence par une analyse d’urine.
Alors non, je n’ai pas de gobelet que j’emmène au labo à chaque fois que ça se
produit. Dans mon sac, j’ai des bandelettes qui me permettent de faire le test
moi-même afin d’apporter une correction d’insuline immédiate si le ruban prend
la couleur qu’il ne faut pas.
À ce
jour, j’ai eu à faire ce test deux fois, pour ne rien constater du tout. Je ne
suis pas un expert en hyperglycémie. Je ne connais de cette complication que ce
que j’ai lu sur la documentation remise à l’hôpital. Il faudrait d’ailleurs que
je la relise !