Après plus d’un an maintenant, le diabète est stable. Entre 6.1
et 6.3 à l’hémo glyquée.
Peut-être que l’insulinothérapie y est pour beaucoup mais je
suis persuadé que l’état d’esprit face à la maladie aide aussi pas mal. Ma vie
a quand même changé et pas seulement par rapport à l’attention constante que je
dois porter à mon organisme. Il y a toujours un revers de médaille et on peut
accepter tout ce que l’on veut, on ne pourra pas toujours le faire accepter aux
autres, et encore moins aux imbéciles qui pensent tout savoir.
Je n’ai pas pour autant perdu d’amis par exemple. Ceux qui
ont quitté mon cercle de relation ne méritaient tout simplement pas d’en faire
partie. Quand on en est à blâmer les gens malades, voire les insulter, les
dénigrer, les discriminer, il ne faut pas perdre son temps avec des gens
pareil.
Cependant, cela change les habitudes. Le diabète, même
accepté, doit être géré dans tous les aspects de nos vies. J’ai grand mal à me
rendre à des repas en dehors de chez moi ou en dehors de chez ma mère, ma soeur
ou encore mon frère, où je me sens chez moi, protégé.
Une invitation à l’extérieur, c’est vite une galère.
Pourtant, je peux faire face à tout plat présenté et ajuster mon insuline en
fonction. Mais il faut se renseigner sur l’ensemble du repas, entamer les
gâteaux, passer avant tout le monde et cela m’est parfois insupportable.
J’ai également du mal à rencontrer de nouvelles têtes. Parce
qu’automatiquement, je vais devoir prévenir de ma maladie et ce pour deux
raisons. La première, c’est parce que je peux être amené à contrôler ma
glycémie ou bien faire une injection d’insuline et comme c’était une des causes
pour lesquelles on ne voulait pas de moi dans son entourage... Et puis, ça
évite de prendre les gens au dépourvu. Après tout, ils n’ont rien demandé eux
non plus.
La seconde raison me sert de tri naturel. Parce que si on n’accepte
pas ce que je suis, on est systématiquement rayé de ma liste des connaissances
sans possibilité de rédemption.
Quelque part, cela m’aura endurci, pas forcément au bon sens
du terme. D’un naturel présent, à tendre la main au moindre malheur, que je
connaisse ou non la personne, je me tiens désormais à l’écart, je ne m’avance
pas, j’attends de voir si on mérite mon soutien et mon amitié.
Encore une fois, j’ai parfaitement accepté ma maladie. J’ai
juste eu des réajustements à faire dans mon entourage, ma façon de voir les
choses, dans mon comportement, au delà de ma façon de vivre qui a également été
quelque peu chamboulée.
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